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𝐂𝐄𝐍𝐓𝐑𝐄𝐒 « 𝐌𝐄𝐃𝐈𝐂𝐎-𝐄𝐒𝐓𝐇𝐄𝐓𝐈𝐐𝐔𝐄𝐒 » : 𝐋’𝐀𝐑𝐓𝐈𝐂𝐋𝐄 𝐑. 𝟒𝟏𝟐𝟕-𝟏𝟗 𝐃𝐔 𝐂𝐎𝐃𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐒𝐀𝐍𝐓𝐄 𝐏𝐔𝐁𝐋𝐈𝐐𝐔𝐄 𝐂𝐎𝐌𝐌𝐄 𝐏𝐎𝐈𝐍𝐓 𝐍𝐄𝐕𝐑𝐀𝐋𝐆𝐈𝐐𝐔𝐄 ?


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L’article R.4127-19 du code de la santĂ© publique Ă©nonce, dans sa version actuelle que: « La mĂ©decine ne doit pas ĂȘtre pratiquĂ©e comme un commerce. »


Sont ainsi prohibĂ©es les pratiques « mercantiles » de la mĂ©decine (forfait, promotions, «bons», ristournes 
).


Ce principe cardinal qui s’impose comme une clef de voĂ»te de l’exercice de toutes activitĂ©s mĂ©dicales irrigue des nombreuses rĂšgles dĂ©ontologiques des mĂ©decins telles que l’interdiction du partage d’honoraires (dichotomie), l’usage du titre, du nom et de la qualitĂ© (interdiction d’utilisation Ă  des fins commerciales) ou encore l’interdiction de

l’exercice de la mĂ©decine dans des locaux commerciaux 



La constitution de centres Ă  visĂ©e « mĂ©dico-esthĂ©tique » pose ainsi clairement la question d’un cumul, dans de mĂȘmes locaux, d’une activitĂ© mĂ©dicale esthĂ©tique et d’une activitĂ© commerciale de « soins / bien-ĂȘtre ».


Le risque du recours à des « leviers marketing » dont les conséquences généreraient une confusion entre information sanitaire et promotion commerciale, est également à considérer.


Rappelons Ă©galement que l’article R.4127-25 du code de la santĂ© publique pose que : « Il est interdit aux mĂ©decins de dispenser des consultations, prescriptions ou avis mĂ©dicaux dans des locaux commerciaux ou dans tout autre lieu oĂč sont mis en vente des mĂ©dicaments, produits ou appareils qu'ils prescrivent ou qu'ils utilisent. »


L’Ordre des mĂ©decins est ainsi particuliĂšrement rĂ©fractaire Ă  l’exercice de la mĂ©decine dans des locaux commerciaux,instituts de beautĂ© ou encore centres de remise en forme.


La jurisprudence de la Chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des mĂ©decins a dĂ©jĂ , nĂ©anmoins, retenu que rien n’interdisait Ă  un mĂ©decin de prendre Ă  bail des locaux appartenant une sociĂ©tĂ© commerciale. Le mĂ©decin devant toutefois veiller Ă  une indĂ©pendance et un accessibilitĂ© permanente de son local professionnel, mĂȘme aux heures de fermeture de la structure commerciale.


En d’autres termes : vigilance est de rigueur. DĂšs lors si ce principe d’interdiction de la pratique de la mĂ©decine comme un commerce peut sembler purement Ă©thique, il irrigue en rĂ©alitĂ©, toute la dĂ©ontologie mĂ©dicale et conditionnement la maniĂšre mĂȘme d’exercer la mĂ©decine et particuliĂšrement au sein d’un centre mĂ©dico-esthĂ©tique ou la frontiĂšre entre mĂ©decine et activitĂ© commerciale et parfois bien tĂ©nue !


Et pour cause, ces centres proposent bien souvent des actes mĂ©dicaux (injections, lasers, etc) et des actes esthĂ©tiques ou de bien ĂȘtre non mĂ©dicaux et parfois lucratifs.


RECOMMANDATIONS :


‱ Prenez attache avec un avocat spĂ©cialisĂ© afin d’évoquer votre projet d’installation dans son entiĂšretĂ© (audit du projet d’installation et mises en garde Ă©ventuelles, ouverture d’un Ă©ventuel site distinct d’activitĂ©, nĂ©gociation de votre contrat, rĂ©daction ou analyse du contrat

de mise Ă  disposition de plateau technique) ;


‱ Veillez Ă  ce que la structure commerciale n’use pas de votre titre, qualitĂ© ou nom afin d’attirer des Clients ou toutes fins commerciales ;


‱ Veillez Ă  ce que les locaux Ă  viser mĂ©dicales des locaux Ă  viser commerciales (vente de produits) et Ă  viser « soins / bien-ĂȘtre » ou de tous produits ou appareils susceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©s ou prescrits par le mĂ©decin : dans l’éventualitĂ© oĂč il existerait une boutique dans la structure commerciale, les locaux devront Ă  minima ĂȘtre distincts ;


‱ Veillez Ă  ce que le « local mĂ©dical » n’ait pas une apparence commerciale (pas d’enseignes, d’amĂ©nagements ou de signalĂ©tiques suggestives
) ;


‱ Veillez Ă  ce que votre activitĂ© mĂ©dicale demeure indĂ©pendante et conforme aux exigences de secret mĂ©dical ;


‱ Refusez toutes indexation de votre « loyers » ou de la « redevance » Ă  votre chiffre d’affaires mĂ©dical ;


‱ Veillez Ă  ce que la signalĂ©tique employĂ©e soit sobre afin d’éviter tout risque de confusion de vos patients ;


‱ Bannissez les communications sur bases de « Avant / AprĂšs », tĂ©moignagesde Clients, propos superlatifs et codes promotionnels, offres limitĂ©es dans le temps ;


‱ Refusez vous Ă  tous procĂ©dĂ©s de rĂ©trocommissions ou de partages d’honoraires ;


‱ Optez pour une communication neutre et informative et une organisation de vos flux financiers Ă©vitant toute apparence commerciale ;


‱ Gardez Ă  l’esprit que l’article R. 4127-26 du code de la santĂ© publique pose qu’un mĂ©decin ne peut exercer une autre activitĂ© que si un tel cumul est compatible avec l’indĂ©pendance et la dignitĂ© professionnelle d’une part, et qu’elle n’est pas susceptible de lui permettre de tirer profit de ses prescriptions ou de ses conseils mĂ©dicaux ».

 
 
 

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