đđđđđđđ « đđđđđđ-đđđđđđđđđđđ » : đâđđđđđđđ đ. đđđđ-đđ đđ đđđđ đđ đđ đđđđđ đđđđđđđđ đđđđđ đđđđđ đđđđđđđđđđđ ?
- Elise Warlaumont

- 16 sept.
- 3 min de lecture

Lâarticle R.4127-19 du code de la santĂ© publique Ă©nonce, dans sa version actuelle que: « La mĂ©decine ne doit pas ĂȘtre pratiquĂ©e comme un commerce. »
Sont ainsi prohibĂ©es les pratiques « mercantiles » de la mĂ©decine (forfait, promotions, «bons», ristournes âŠ).
Ce principe cardinal qui sâimpose comme une clef de voĂ»te de lâexercice de toutes activitĂ©s mĂ©dicales irrigue des nombreuses rĂšgles dĂ©ontologiques des mĂ©decins telles que lâinterdiction du partage dâhonoraires (dichotomie), lâusage du titre, du nom et de la qualitĂ© (interdiction dâutilisation Ă des fins commerciales) ou encore lâinterdiction de
lâexercice de la mĂ©decine dans des locaux commerciaux âŠ
La constitution de centres Ă visĂ©e « mĂ©dico-esthĂ©tique » pose ainsi clairement la question dâun cumul, dans de mĂȘmes locaux, dâune activitĂ© mĂ©dicale esthĂ©tique et dâune activitĂ© commerciale de « soins / bien-ĂȘtre ».
Le risque du recours à des « leviers marketing » dont les conséquences généreraient une confusion entre information sanitaire et promotion commerciale, est également à considérer.
Rappelons Ă©galement que lâarticle R.4127-25 du code de la santĂ© publique pose que : « Il est interdit aux mĂ©decins de dispenser des consultations, prescriptions ou avis mĂ©dicaux dans des locaux commerciaux ou dans tout autre lieu oĂč sont mis en vente des mĂ©dicaments, produits ou appareils qu'ils prescrivent ou qu'ils utilisent. »
LâOrdre des mĂ©decins est ainsi particuliĂšrement rĂ©fractaire Ă lâexercice de la mĂ©decine dans des locaux commerciaux,instituts de beautĂ© ou encore centres de remise en forme.
La jurisprudence de la Chambre disciplinaire nationale de lâOrdre des mĂ©decins a dĂ©jĂ , nĂ©anmoins, retenu que rien nâinterdisait Ă un mĂ©decin de prendre Ă bail des locaux appartenant une sociĂ©tĂ© commerciale. Le mĂ©decin devant toutefois veiller Ă une indĂ©pendance et un accessibilitĂ© permanente de son local professionnel, mĂȘme aux heures de fermeture de la structure commerciale.
En dâautres termes : vigilance est de rigueur. DĂšs lors si ce principe dâinterdiction de la pratique de la mĂ©decine comme un commerce peut sembler purement Ă©thique, il irrigue en rĂ©alitĂ©, toute la dĂ©ontologie mĂ©dicale et conditionnement la maniĂšre mĂȘme dâexercer la mĂ©decine et particuliĂšrement au sein dâun centre mĂ©dico-esthĂ©tique ou la frontiĂšre entre mĂ©decine et activitĂ© commerciale et parfois bien tĂ©nue !
Et pour cause, ces centres proposent bien souvent des actes mĂ©dicaux (injections, lasers, etc) et des actes esthĂ©tiques ou de bien ĂȘtre non mĂ©dicaux et parfois lucratifs.
RECOMMANDATIONS :
âą Prenez attache avec un avocat spĂ©cialisĂ© afin dâĂ©voquer votre projet dâinstallation dans son entiĂšretĂ© (audit du projet dâinstallation et mises en garde Ă©ventuelles, ouverture dâun Ă©ventuel site distinct dâactivitĂ©, nĂ©gociation de votre contrat, rĂ©daction ou analyse du contrat
de mise Ă disposition de plateau technique) ;
âą Veillez Ă ce que la structure commerciale nâuse pas de votre titre, qualitĂ© ou nom afin dâattirer des Clients ou toutes fins commerciales ;
âą Veillez Ă ce que les locaux Ă viser mĂ©dicales des locaux Ă viser commerciales (vente de produits) et Ă viser « soins / bien-ĂȘtre » ou de tous produits ou appareils susceptibles dâĂȘtre utilisĂ©s ou prescrits par le mĂ©decin : dans lâĂ©ventualitĂ© oĂč il existerait une boutique dans la structure commerciale, les locaux devront Ă minima ĂȘtre distincts ;
âą Veillez Ă ce que le « local mĂ©dical » nâait pas une apparence commerciale (pas dâenseignes, dâamĂ©nagements ou de signalĂ©tiques suggestivesâŠ) ;
⹠Veillez à ce que votre activité médicale demeure indépendante et conforme aux exigences de secret médical ;
âą Refusez toutes indexation de votre « loyers » ou de la « redevance » Ă votre chiffre dâaffaires mĂ©dical ;
âą Veillez Ă ce que la signalĂ©tique employĂ©e soit sobre afin dâĂ©viter tout risque de confusion de vos patients ;
⹠Bannissez les communications sur bases de « Avant / AprÚs », témoignagesde Clients, propos superlatifs et codes promotionnels, offres limitées dans le temps ;
âą Refusez vous Ă tous procĂ©dĂ©s de rĂ©trocommissions ou de partages dâhonoraires ;
⹠Optez pour une communication neutre et informative et une organisation de vos flux financiers évitant toute apparence commerciale ;
âą Gardez Ă lâesprit que lâarticle R. 4127-26 du code de la santĂ© publique pose quâun mĂ©decin ne peut exercer une autre activitĂ© que si un tel cumul est compatible avec lâindĂ©pendance et la dignitĂ© professionnelle dâune part, et quâelle nâest pas susceptible de lui permettre de tirer profit de ses prescriptions ou de ses conseils mĂ©dicaux ».




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